Le domaine des Pêcheurs Chambériens est riche en rivières à truite de 1ère catégorie et il permet de pratiquer toutes les techniques. Dans quelques semaines nous serons donc nombreux à ferrailler sans complexe, à toquer et retoquer, à vaironner sans fanfaronner, voir même à moucher !
Mais il faut bien l’avouer, la période de fermeture est longue pour les passionnés de pêche à la truite que nous sommes. À l’heure où les discussions sur les coins de pêche et le matériel doivent aller bon train, nous avons décidé d’aborder la question des mœurs de dame fario et de sa protection.
Vous comprendrez qu’à l’occasion de ce premier grand rendez-vous de l’année pour les pêcheurs, nous ne parlions pas de techniques de pêche tant il y aurait à dire, mais néanmoins, nous pourrions approcher un peu les sujets sensibles concernant notre truite fario, et notamment sa protection en début de saison.
De mi-novembre à fin décembre, les truites ont quitté les rivières principales pour rejoindre les ruisseaux et petits affluents afin de se reproduire. C’est la période optimale du frai qui va assurer la pérennité de l’espèce. Une fois sur les frayères, les farios creusent un nid pour déposer les ovocytes que les mâles fertiliseront en pleine eau. Les œufs, une fois fécondés, seront alors recouverts de graviers pour assurer leur développement pendant l’hiver. C’est ensuite l’éclosion, c’est-à-dire le moment où l’alevin sort de l’œuf. Il restera encore sous le gravier jusqu’à l’émergence. Il se nourrit alors grâce au sac vitellin relié à son abdomen. Viendra alors le stade le plus critique, l’émergence qui aura lieu la première quinzaine d’avril en fonction des températures de l’eau (60 jours si l’eau est à 7°c et 70 jours pour une eau à 6°c soit 420°jours dans les 2 cas).
C’est à ce moment-là, que nous autres les truiteux devons être extrêmement prudents. Le fait de traverser une frayère provoque inévitablement l’écrasement des alevins qui sont encore enfouis sous le gravier à une profondeur d’environ 4 cm. Ces mêmes alevins qui vont devoir se battre pour rester en vie au nom de la sélection naturelle ! Il nous faut donc rester résolument vigilants, et éviter le plus possible de marcher dans l’eau en début de saison, surtout sur les zones de frayères. Si vous devez traverser, marchez alors sur les gros blocs stables. Cette première précaution est un grand pas vers la protection de notre cheptel. D’autres pratiques simples peuvent aussi produire leurs effets :
– Respectez le quota de 4 truites par jour et par pêcheur (c’est déjà beaucoup non ?)
– Utilisez des hameçons sans ardillon (c’est aussi efficace !)
Le climat et le milieu façonnent les hommes….Ne laissons pas les hommes façonner le milieu….
Bonne ouverture !